La Société Civile burundaise acquiert des connaissances en analyse des politiques publiques
Le consortium CARE-ActionAid-REJA vient d’organiser du 5 au 8 juillet 2021, à Bujumbura, une formation à l’endroit des leaders des OSC burundaises sur l’analyse des politiques publiques. Les représentants des OSC burundaises bénéficiaires du projet « Renforcement des OSC burundaises pour accroître leur contribution au processus de gouvernance et au développement socioéconomique », et qui ont participé à l’atelier affirment avoir beaucoup appris sur les plans individuel et collectif.
Pour Divine IRADUKUNDA de l’Association des Jeunes Volontaires Unis pour le Développement Durable, AJLUDD en sigle, « L’importance de cette formation est de nous permettre de nous connaître nous-mêmes, de connaître ce que nous sommes et nos organisations, nos missions, ce que nous sommes appelés à faire pour le développement du pays au dépend de nous-mêmes en tant que porte-voix de la population de ce pays car nous avons appris le suivi-évaluation de tout cela. Ça nous a également permis de pouvoir suivre et évaluer les politiques et programmes publics. Nous pourrons aussi planifier au sein nos organisations en suivant les orientations des politiques publiques ».
Selon Didace NIRAGIRA de l’Association Parc des Jeunes Entrepreneurs, PARJE en sigle : « On nous a montré ce qu’est une politique pour que nous puissions analyser les politiques générales et celles de nos secteurs respectifs en particulier. Par exemple, dans mon secteur qui est « Emploi et Entrepreneuriat », je peux maintenant identifier les manques et les lacunes au niveau des politiques sectorielles afin de mieux mener le plaidoyer pour leur bonne mise en œuvre ».
Jean Baptiste SIMBO du Centre d’Initiatives et d’Actions pour le Développement durable au Burundi, CIAD en sigle, souligne que ce qui doit être améliorer compte tenu de la prise de conscience qu’il vient de faire, c’est la professionnalisation des OSC burundaises. « On aimerait mener des programmes de plaidoyer, mais on n’avait pas de capacités pouvant nous permettre de le faire car on ne savait pas où commencer, où continuer jusqu’au changement. Les OSC bénéficiaires de cette formation augmenteront leurs niveaux de professionnalisation et ça leur permettra d’assurer la complémentarité dans leurs actions » précise-t-il.
En ce qui est de la valeur ajoutée, Jean Baptiste SIMBO ajoute : « Je vois qu’il y a des aspects qui nécessitent une amélioration, notamment en rapport avec le genre et la gestion institutionnelle. A part l’analyse des politiques publiques, leur évaluation, il y a des choses importantes à restituer au niveau de nos associations pour le renforcement des capacités et plus d’efficacité. Au niveau de ma communauté, nous serons désormais sensibles aux questions de respect des droits humains. Par exemple, on ne sera plus indifférents face aux violations de la dignité humaine, aux VBG et à toutes autres formes de violences. De plus, avec cette formation, je pourrais contribuer dans des cadres de réflexion et d’élaboration des programmes de plaidoyer pour contribuer au changement souhaité au niveau tant national que communautaire ».
Pour Didace NIRAGIRA, on n‘accorde pas souvent une grande importance sur le contenu des politiques existantes au niveau des associations. Mais, chacun dans son secteur comme « Environnement » ou autres, a été conscientisé sur quelle politique nous pouvons travailler, qu’est-ce que chacun peut faire ? quelle est ma part de contribution ? Donc, pouvoir expliquer ou tout simplement se poser la question, à nous-nous-mêmes et à nos associations, de savoir comment on peut contribuer sur ce qu’on ne connaît pas… Nous besoins de tout cela dans nos organisations pour que nos plans d’action et plans stratégiques puissent être orientés vers les politiques nationales, soutient-il.
En fin, Divine IRADUKUNDA renchérit que cette formation les aidera à améliorer la qualité des activités des OSC bénéficiaires pour le développement du pays mais aussi sur le plan individuel. Ça leur permettra aussi de partir des besoins de la population pour planifier dans la recherche des solutions aux problèmes des communautés pour leur bien-être. Le projet « Renforcement des OSC burundaises pour accroître leur contribution au processus de gouvernance et au développement socioéconomique » est exécuté dans le cadre du Programme d’Appui à la Société Civile Burundaise (PASCB) dénommé « DUKURIRE HAMWE » sur financement de l’Union Européenne.Cette formation vient en préparation des OSC burundaises dans leur participation à la définition, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques publiques.